Le programme : Buenos Aires -> Bariloche -> El Calafate -> Valdes – Buenos Aires

 


Les participants


Cédric et Bruno, Lundi 4 octobre à Roissy

16 Heures … C’est reparti pour un nouveau séjour APF

Avec Yves nous visitons PARIS avec le Bus 52 : le 16 ème, l’Arc de Triomphe et enfin l’Opéra. C’est comme cela lorsqu’on voyage avec un ancien de la RATP, puis ROISSY BUS. Nous sommes à l’heure : 18H30 pétantes, porte 6E2. Bernard est déjà là, Ghislaine et Line arrivent aussi au point de rendez-vous. Yves et moi devons aller à la gare TGV pour chercher Françoise, Dominique et Cédric ; au panneau nous constatons qu’ils auront quarante minutes de retard ; ce laps de temps sera consacré à la prise d’un petit encas.  Nous les rejoignons devant l’ascenseur et partons  à la rencontre des autres Claire et Virginie avec leurs parents, Odile est arrivée avec Anne et Jean-Benoit. Nous attendons Denis qui va avoir un certain retard (problème d’arbre sur la ligne) De notre côté l’enregistrement se fait dans les règles. Enfin 21H30 ils arrivent cependant leurs places ont été réattribuées. (petit problème…)

 

Pour l’instant ce sont des cartes provisoires Anne fait marcher ses connaissances, elle appelle une amie qui travaille au service juridique de la compagnie. Les choses s’arrangent !!!

Bernadette la mère de Virginie nous signale qu’elle pensait que le séjour commençait le 4 novembre heureusement qu’elle a lu le dernier mél de la chef…..

Enfin nous sommes tous dans l’avion pour 11113 kilomètres et 12H30 de vol.

La nuit se déroule bien, notre voisin travaille aussi aux impôts à RENNES et il part de son côté pour un périple de trois mois en Argentine au Chili au Pérou en Bolivie  C’est ça des vacances de fonctionnaire.

Vers 7H20, heure locale nous arrivons à BUENOS AIRES.

 

Descente de l’avion à la vitesse grand V et accueil par notre guide Cristina.

Elle va nous suivre les deux premiers jours.

Quelques chiffres :

·        Superficie de l’Argentine : 2,8 millions de Km²

·        Population :  39,7 millions d’habitants

·        Densité : 14 Hab par km²

·        Buenos Aires : 2,9 millions d’habitants  agglomération : 13 millions

·        Organisation politique : République fédérale regroupant 23 provinces et un district fédéral

·        Langue : l’espagnol

·        92% de la population est catholique

 

 

Descente de l’avion à la vitesse grand V et accueil par notre guide Cristina.

Elle va nous suivre les deux premiers jours.

 

 

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Cédric et Bruno, mardi 5 Octobre à Buenos Aires

Cristina nous emmène jusqu’au bus où nous attend un chauffeur que certaines trouvent très mignon.

Les premières explications s’ensuivent:

Comme Buenos Aires est appelée la ville où « l’on regarde en haut » dû à ses nombreux monuments aériens, le drapeau argentin engendre quelques polémiques sur ses origines :

·        La première, est qu’un jeune couple couché par terre admirait le ciel bleu et blanc avec le soleil  des Incas

·        La seconde correspond aux couleurs de la Vierge Marie

·        La troisième est qu’une cigogne s’est pris un pot de peinture en plein vol

Nous restons un moment sur la fameuse PLAZA DE MAYO où les grands-mères des enfants disparus lors de la dictature manifestent en marchant silencieusement tous les jeudis, munies de foulards blancs devenus symboles de leur résistance. Des banderoles sont d’ailleurs visibles près de la fontaine centrale et des pochoirs de leurs foulards tapissent le sol de la place, signe que les recherches progressent difficilement. Un peu plus d’une centaine ont été retrouvés mais on est loin du compte.  D’un côté, on aperçoit la Casa Rosada, bâtiment rose de style italien abritant le siège de la présidence. De l’autre, la cathédrale que nous visitons, c’est une des plus grandes églises du pays.

 

Une flamme éternelle brûle à droite de l’entrée hommage au « Libérateur du pays le général José de San Martin, sa dépouille est gardée par deux soldats en uniforme. Nous avons assisté à leur relève.

 

Direction de la Boca maintenant. La Boca (la bouche) doit son nom au fait que le quartier est au début du XIXe siècle sur l’embouchure du Rio Riachuelo. Les amateurs de foot sont comblés ils aperçoivent l’immense stade de la Bombonera antre du grand club de Boca Juniors. Club où a joué le Dieu vivant Maradona.

Nous passons par le passage de Caminito un quartier très coloré où nous pouvons effectuer nos premiers achats (boufanda et maillots….)

Nous passons devant un asado (où on fait le barbecue) certains (comme Dominique V.) ont l’estomac qui crie famine. Au menu nous aurons BIFE DE PICANA, ENSALADA LIBRE, BEBIDA, POSTRE, CUBIERTO. Digestion oblige nous nous promenons le long des quais du quartier de PUERTO MADERO, nous apercevons deux grands voiliers-école.

Nous terminons la visite de BUENOS AIRES par le cimetière de LA RECOLETA avec le caveau de la famille Duarte, où repose Eva Perón (1919-1952)

Naissance dans la pauvreté, puis une carrière d’actrice et enfin la rencontre avec un officier ambitieux Juan Domingo Perón. Personnage emblématique et président  de l’Argentine.

Pour rejoindre notre hôtel nous passons par l’avenue 9 de Julio considérée comme la plus large au monde, 110m en moyenne, où se situe toujours l’Ambassade de France, une des rares belles demeures à avoir survécu au nouveau tracé de l’avenue, entre 1937 et 1980.

La position allongée sera appréciée de tous. 


Les binômes


Line et Ghislaine, Mercredi 6 octobre à Bariloche

 

Nous quittons la capitale en suivant la longue et large avenida del 9 de julio, image caractéristique de la place prépondérante laissée à la voiture. Nous longeons les villas miserias, bidonvilles de Buenos Aires très étendus jusqu’à l’aéroport.

Nous survolons la pampa, vaste plaine consacrée à l’élevage bovin pour atterrir à San Carlos de Bariloche préfecture du département de Bariloche, la Suisse argentine.

Maximo notre guide argentin, montagnard, ancien moniteur de ski, passionné par sa région nous accueille. Il nous explique sur le chemin de l’aéroport à San Carlos de Bariloche, les différents climats et végétations de la région. En sortant de l’aéroport nous sommes dans la steppe à la végétation rabougrie faute de pluie ; il ne tombe que 300 à 350 mm d’eau par an contre 17 km plus loin 1000 à 1200, à 25 km 2200 à 2500 pour atteindre 3500 plus on va vers l’ouest c'est-à-dire vers las Andes. On passe ainsi d’un paysage de steppe à la forêt de transition, à la forêt humide dense en conifères  en s’élevant  en altitude avant d’atteindre les montagnes enneigées. Trois types d’arbres endémiques poussent en Patagonie, les arrayanes, les araucarias et les coihues.

Nous arrivons enfin au lac Nahuel Huapi, lac d’origine glaciaire situé à 765 m d’altitude, long de 96 km et large de 12 km, d’une profondeur de 464 m au plus. D’une surface de 552 km2 il est entouré de nombreuses hautes montagnes enneigées : el Tronador 3554 m, el Catedral 2400 m et 10 îles sont dispersées sur sa surface.

La Ville de San Carlos de Bariloche a été créée  le 3 mai 1902 pour peupler cette région patagone convoitée par les Chiliens. La première voie d’accès fut le chemin de fer en 1934, date d’agrandissement du parc national Nahuel Huapi créé sous l’impulsion du scientifique Perito Moreno qui œuvra à la définition de la frontière entre le Chili et l’Argentine en proposant de prendre comme  règle la ligne de crêtes. En remerciement, l’Etat argentin lui offrit 25 lieux de terrain et devant la richesse et la beauté du lieu il décida que cette région devait être préservée et incita à la création d’un parc national qui compte aujourd’hui 710 000 ha. Ce fut le début du fort développement touristique de la région où près d’un million de touristes brésiliens et de riches argentins viennent pratiquer le ski alpin chaque année. Il y a 3 à 5 vols par jour qui arrivent du Brésil contre 3 à 5 par semaine dans les grandes villes argentines.

 

Nous allons déjeuner dans un charmant restaurant au style de chalet de bois couleur jaune  doré, au bord du lac très agité de vagues à cause du fort vent froid qui souffle. Au menu, bifteck traditionnel et glaces ou salade de fruits.

Nous partons après le déjeuner faire le circuit chico pour admirer la végétation et les nombreux beaux paysages qui se découvrent à chaque tournant.

Pour avoir encore un meilleur point de vue nous décidons de monter en télésiège au cerro (mont) Campanario ; un vacancier et son accompagnateur, suivis ou précédés d’un fauteuil dans chaque télésiège ; à l’arrivée quelques marches n’émeuvent guère nos accompagnateurs aguerris. Maximo est admiratif devant tout ce que nous pouvons faire ; c’est sa première expérience avec de personnes en fauteuil. La photo de groupe de rigueur devant ce paysage grandiose et pour couronner le tout un condor vient planer au dessus de nos têtes.

Nous redescendons poursuivre le circuit chico, arrivons à l’hôtel Llao LLao du nom d’un parasite qui provoque une grosseur sur les arbres où il s’installe. L’hôtel superbement meublé a dû vendre aux enchères le mobilier et la vaisselle en raison de la chute du tourisme à cause de la dictature. Le Club Med avait racheté l’hôtel et proposé un projet de modernisation qui fut rejeté par la population locale. Le Club Med dut revendre à l’Etat qui en a fait une résidence avec golf pour les personnalités. Nous achevons notre parcours avec la chapelle Capilla de San Lorenzo, construite en bois un peu à la manière des églises en bois debout de Norvège.

Retour à l’hôtel, dîner et nuit de récupération : nos chambres donnent sur le lac et la montagne : un beau paysage pour le lever du soleil en perspective.

Buenas noches a todos y hasta manana.

 

Claire et Josiane, jeudi 7 octobre à Bariloche

 

9 heures du matin, nous partons à pied, armés de bonne humeur et d’entrain pour visiter San Carlos de Bariloche dans une bise vivifiante.

Après 5 mn de marche, oh surprise, nous sommes attendus devant la fabrique de chocolat par 2 journalistes. Filmés et interviewés, nous serons les vedettes du jour de la radio et télévision locales. Les nombreuses chocolateries et restaurants de fondue, héritage des colons suisses, allemands et italiens du nord donnent à Bariloche son caractère alpin.

 

 

Dans la fabrique, Ghislaine, coiffée d’une élégante charlotte nous traduit les explications du chef chocolatier. Pour la recette du chocolat, merci de vous adresser à Ghislaine… ! Car, honte à moi, je n’ai pas pris de notes !! Après la théorie, nous passons à la pratique. Patrice et Cédric, volontaires désignés, nous réalisent avec beaucoup de talent des ‘ramas’ (branches) de chocolat. Cédric, irrésistible avec sa coiffe et son tablier de pâtissier, en profite pour draguer (comme d’habitude !) une jolie ouvrière.

Nous nous dirigeons ensuite vers le Centro Civico, construit par Ezequiel Bustillo dans un style traditionnel alpin dans les années 40. Quelques superbes chiens Saint-Bernard qui eux aussi nous rappellent les Alpes, servent à un juteux marché de photographes.  

Au centre de la place, trône la statue du général Julio Argentino Roca qui fut président du pays à deux reprises de 1880 à 1886 et de 1898 à 1904. Il mena une série d’expéditions contre les indigènes de Patagonie, dont la ‘Conquista del desierto’ de 1879 à 1884 apparentée à un génocide. Il ouvre ainsi des dizaines de km² à l’exploration et à la colonisation. Sa statue est régulièrement recouverte de graffitis. Allez savoir pourquoi ?

  

Nous visitons ensuite le musée de la Patagonie, (composée de 5 provinces : Rio Negro, Chubut, Santa Cruz, Neuquen et Terre de feu) qui nous initiera à la faune et la flore sauvage de la région. Nous y verrons entre autres un puma, un condor, un guanaco, un tatou, un zorro (renard), un lièvre de Patagonie… Il retrace également l’histoire des populations autochtones en présentant une fabuleuse collection de pièces indigènes, dont les fameux boleadoras : instrument de capture du bétail composé de 3 lanières auxquelles sont fixées des boules de pierre ou de bois.

 

Perito Moreno

Parmi les Amérindiens de Patagonie, il y a les Tehuelches, aborigènes pacifiques du Sud de la Patagonie, que Magellan aurait surnommé « Patagon », qui signifie grande patte, en référence à leur grande taille. Cette version sur l’origine du mot Patagonie est controversée. Citons aussi les Mapuches qui pendant 300 ans menèrent une guérilla contre les Espagnols pour défendre leur territoire. La plupart d’entre eux meurent sur les champs de bataille ou décimés par la variole.

Poursuite de la visite de la ville par la cathédrale construite en 1947, qui est jugée sans élégance par la majorité d’entre nous.

Nous prenons ensuite la direction de Villa  Angostura, dans la province de Neuquen et dont le nom vient de ‘angosto’, qui signifie étroit. Située sur un isthme à l’extrémité du lac, cette petite station chic et paisible se trouve à 90 km de Bariloche, ce qui nous amènera, pour l’atteindre, à traverser la steppe, la forêt de transition et la forêt humide. Parmi les arbres autochtones nous découvrons les arrayanes au tronc de couleur de cannelle, les arraucarias, variété de pin et les coihue.

 

Ayant adopté le rythme argentin, nous déjeunons à 15 heures. Le repas a été très décevant pour Odile, qui ayant commandé de la viande pour la première fois depuis le début du séjour, a eu du mal à avaler la ‘semelle’, qu’on lui a servie. Un comble dans ce pays ! Au même moment, Ghislaine joue les entremetteuses en voulant fiancer Bernard et Line qui a failli en mourir de rire.

Le début de l’implantation de cette petite ville date de 1934. Nous y verrons la chapelle ‘Ascuncion’ (1936), d’architecture nord européenne (pierres et bois) et la maison présidentielle ou ‘Messidor’ de 1942. Un petit tour au belvédère, nous offre une jolie vue sur le lac et les montagnes, où nous pouvons apercevoir la Cordillère des Andes, frontière naturelle entre le Chili et l’Argentine, située à 20 km à vol d’oiseau.

    

 

 

 

 

C’est épuisant…


Retour à Bariloche à 19h : emplettes pour les uns, piscine ou bains de bulle bouillonnant pour les autres jusqu’au diner à 20h30.

 


Virginie M. et Fatiha, vendredi 8 octobre à Bariloche

 

« Pas de chance avec les choses qui volent aujourd’hui ! »   (Patrice)

J’aurais pu vous raconter le programme de la journée initiale mais je n’en ferai rien. Nous aurions dû prendre l’avion mais nous ne l’avons pas pris. Alors vous vous demandez sûrement pourquoi. Nul le sait. Peut-être un problème d’organisation du guide, de l’agence ou bien même de l’aéroport ou de la compagnie aérienne. Peut-être un peu de tout ça finalement. Je vous laisse le soin de vous faire votre propre opinion. En tout cas, ce n’est pas de notre faute puisque nous sommes toujours à l’heure !

J’aurais pu aussi vous détailler la visite du jour à savoir la visite du glacier Perito Moreno situé dans le Parc National de Los Glaciaires. Dans le parc a lieu un remarquable phénomène naturel avec de vastes étendues de neige et glaces éternelles qui couvrent certaines parties de la Cordillère des Andes et qui se déversent dans les lacs. C’est le glacier Perito Moreno qui propose le spectacle le plus surprenant. Son front haut de 60m s’étend sur 4km le long du lac. Cette scène prodigieuse se dynamise lorsque le front de glace séparant les deux bras du lac, poussé par les eaux se casse en gros glaçons qui s’effondrent avec fracas. On peut apercevoir les grandes falaises depuis un mirador avec l’impression fantastique du mouvement continu des glaces.

Je m’arrête là parce que la description sera reprise plus tard en plus détaillée.

Alors que s’est-il passé réellement ce jour-là ?

Comme prévu, nous avions eu la matinée de libre. Pour certains ce fut shopping dans les nombreux centres commerciaux de Bariloche avec notamment la chocolaterie, et puis pour d’autres : farniente, piscine, et détente dans les bains bouillonnants.

 

Yves et Bernard, pendant leur temps libre, vont à la poste. Puisqu’il y avait des marches, Bernard attend Yves dehors. La générosité des Argentins est grande puisqu’ils donnent de l’argent à Bernard en pensant qu’il faisait l’aumône. Bernard, gentleman, refuse naturellement les billets.

Tout le monde se rend comme prévu dans le hall de l’hôtel pour le départ pour l’aéroport. Et là, les premières rumeurs se font entendre sur le fait que nous ayons raté l’avion. Au début, tout le monde pense à une mauvaise blague. Mais quand nous voyons la mine décomposée de Maximo, le guide, nous comprenons vite que l’avion est parti sans nous. Du coup, nous restons une journée supplémentaire à Bariloche.

Pendant que Ghislaine et Maximo, tentent de réorganiser la journée mais surtout le reste du programme, ce qui n’est pas une mince affaire, d’autres en profitent pour écrire les cartes postales. Je n’ai jamais vu autant de cartes s’écrire aussi tôt dans un séjour et en un temps record.

Vers 12H30, nous quittons l’hôtel pour une visite des environs de Bariloche avec la visite d’un petit village typique au pied des montagnes : Villa Catedral.

 

A 14h, nous allons déjeuner dans le même restaurant local du bord du lac du premier jour.  C’est l’anniversaire de Patrice et nous le lui chantons en l’obligeant à passer le beau tee shirt de l’équipe de foot… je ne sais plus si c’est celle de la Boca ou l’autre club mais il a l’air très content ! Toutes les filles vont lui faire une bise spéciale et nous trinquons un verre de bon vin argentin à cette nouvelle année pour lui.

Après le déjeuner, nous prenons le téléphérique de Cerro Otto pour la vue magnifique de Bariloche. Le téléphérique, situé à proximité de Bariloche vaut cependant le détour pour les vues proprement incroyables qu’offrent les confiterias (restaurants) installés au sommet du Cerro Otto (1405), des lacs à perte de vue, avec à l’ouest des hauts sommets de la cordillère argentine et chilienne, et au sud les pics acérés du Cerro Catedral. Le belvédère du Cerro Camponario a été d’ailleurs désigné par la revue National Geographic comme l’un des plus spectaculaires au monde.

Line qui voulait toucher la neige est satisfaite : elle en reçoit quelques boules avant la redescente !

Dans une des salles du belvédère, on a pu écouter une chorale, la chorale de Santa Fe originaire de La Pampa et créée en 1970. Ils nous ont donné un très beau spectacle de chants de Mozart en passant par des chansons d’amour, de tango, de chansons colombiennes et brésilienne (la samba).

Nous nous rendons ensuite à l’hôtel pour dîner et la journée se termine alors que nous nous demandons si demain le ciel sera plus clément avec nous. Aura-ton l’avion ? C’est la question que tout le monde se pose puisque nous avons des horaires différents pour les vols. Nous décidons de jouer la carte de la précaution et de se lever tôt au cas où l’avion aurait changé d’horaire dans la nuit.

 

 

 

Vrais et faux couples


Françoise et Dominique, samedi 9 Octobre Bariloche

Bariloche : où nous jouons les prolongations. Nous avons décidé de nous lever à la même heure qu’hier c’est-à-dire 7h au cas où un changement d’horaire d’avion interviendrait. Après le petit-déjeuner, une séance carte postale s’organise à la réception. Anne nous a acheté des timbres ou plutôt des vignettes que nous devons utiliser sur place au service Correo National à ne pas confondre avec les services privés type DHL. En fait, il n’y avait pas péril en la demeure parce que nous pouvions nous en servir ailleurs.

A 10h30, départ pour l’aéroport et comme un fait exprès ce jour-là, l’avion a du retard. Bref, décollage à 13h40 avec une arrivée à 15H15.

A notre descente de l’avion, nous sommes accueillis par Fernanda, charmante jeune femme qui a 3 enfants et un mari météorologue. Nous sommes surpris par le vent qui souffle très fort. C’est une spécialité de la Patagonie, Fernanda nous le confirme. Nous nous dirigeons vers El Calafate et découvrons une ville de 20 000 habitants. Cette ville s’est développée très vite depuis l’ouverture de l’aéroport en 2001. Elle est devenue l’un des principaux sites touristiques d’Argentine. Elle est à l’entrée du Parc National des Glaciers et à proximité du Lac Argentin. Ce lac avec ses 1600 km² de superficie en fait le 3ème lac d’Amérique du sud. De nombreux glaciers, tous plus beaux les uns que les autres s’y jettent. On trouve dans ses eaux des perches et des truites. Ces dernières ont été introduites par l’homme mais un déséquilibre écologique s’est produit : les truites mangeaient les œufs des perches. Seule la pêche sportive est pratiquée sur autorisation.

Après avoir traversé la ville, nous empruntons une piste pour aller au bout du monde « Lago Roca » à 70 km d’El Calafate. Il n’y a plus de maison ou presque, des clôtures de chaque côté de la piste et de temps en temps des moutons, des chevaux ou quelques rares vaches.

Les fermes appelées estancias sont petites lorsqu’elles font 20 000 hectares et grandes lorsqu’elles atteignent 90 000 hectares. A proximité des maisons, il y a des arbres plantés par l’homme pour les protéger du vent. La même chose a été faite dans la ville El Calafate. Souvent les estancias portent le nom d’une femme, celui de la mère ou de la fille du propriétaire. Dans le cas de Nibepo Aike, où nous avons fait demi-tour, Nibepo est composé d’une partie du nom des trois filles du propriétaire.

Les moutons courent le long de la piste mais beaucoup sont suivis de leurs agneaux. Deux races de moutons : les « merinos » pour la laine et les corriedales pour la viande.  Les Argentins ont essayé de développer une race merinos/corriedales mais le résultat a été mitigé. Les moutons arrachent les touffes d’herbes appelés coirons qui sont toujours jaunes. Aussi, le nombre de moutons est ici limité à un mouton pour 5 hectares «  quoiqu’en dise Cédric ». La tonte se fait une fois par an, fin octobre. Le mouton a un prédateur le puma et chaque estancia peut utiliser les services d’un chasseur spécialisé pour éviter que trop de moutons ne soient tués. En fonction de la mode, la laine se paye plus ou moins cher. Il y a aussi des guanacos, camélidés sauvages, cousins du lama, un peu plus gros que les moutons. Cette espèce reste en groupe et descend des montagnes lorsqu’il y a de la neige sur les hauteurs.

Nous voyons aussi :

·        Des chevaux qui sont parfois à l’état sauvage

·        Des vaches qui sont produites pour la consommation locale

·        Des oies sauvages : la femelle est marron et le mâle est blanc et gris

·        Des buissons épineux appelé « el calafate » à fleurs jaunes

 

Après la steppe, il y a la forêt de transition avec 3 sortes d’arbres : nieri, lingua, coihue. Sur certains arbres, il y a des plantes sur les branches «les lanternes chinoises » appelées notophagus qui prennent de la sève à l’arbre. Yves et Dominique V en décrochent et se déguisent en vieux barbus – chevelus. Ces plantes sont signe que la région n’est pas polluée ce qui conforte les habitants dans leur désir de conserver le parc national tel qu’il est.

 

 

Le haut des arbres paraît mort ; étant donné qu’il y a peu de terre au sol les racines ne peuvent pas aller en profondeur et puiser tout le nécessaire à leur développement. Les arbres morts sont laissés sur place pour faire de l’humus.

Des lièvres apeurés par le bruit du car. De petits sanctuaires le long du chemin dits Gaucho Gil devant lesquels sont plantés des drapeaux rouges.

Nous regagnons notre hôtel et récupérons nos bagages pleins de poussière.

Information de dernière minute ; signification d’El Calafate : les marins ont donné le nom de ce buisson à cette ville : en faisant bouillir les racines, on obtenait une colle qui servait à calfater les navires.          

 

               


Odile et Florence, dimanche 10 Octobre  El Calafate

 

La phrase du jour, dixit les Dominiques : « La pluie du matin n’arrête pas le pèlerin ».

Réveil matinal, dès 5h pour la plupart, pour un départ prévu à 7h mais effectif à 7h25 car le pique-nique n’était pas prêt (non, non, ce n’est pas la faute de Denis…). La pluie nous accompagnera toute la journée alors que Fernanda, dont le mari est météorologue, nous avait prédit que la matinée serait humide.

 

Après 40 mn de bus jusqu’à Puerto Bandera nous embarquons vers 9h sur l’  « Upsala Connection » pour une navigation sur le Lago Argentino afin d’approcher, normalement, les glaciers Upsala et Spegazzini. Le Lago Argentino fait partie du Parc National des Glaciers dont la superficie est de 727 000 ha et qui abrite 13 glaciers ; c’est le plus étendu du pays. Il a été créé en 1937 et est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1981.

Nous nous engouffrons dans la Boca del Diablo (la bouche du diable), l’endroit le plus étroit du lac, pour aller vers le bras nord du lac, dont la température est de 2 à 7 degrés, BRRR !!! Après une demi-heure de navigation, nous croisons un 1er iceberg qui entraîne une cohue sur le pont. La pluie et la buée empêchent la visibilité à travers les vitres du bateau pour ceux qui restent à l’intérieur. Yves dégotte alors une raclette et joue au laveur de carreaux.

Les icebergs ne nous montrent que 15 % de leurs masses (l’équivalent de la tête pour le corps humain), les 85 % restant étant au dessous de l’eau.

Nous devons malheureusement faire demi-tour à 15 km du glacier Upsala à cause d’un barrage naturel d’iceberg.

Le glacier Upsala est le second plus grand du pays après le glacier Viedma, qui s’écoule dans le lac du même nom. La superficie de l’Upsala est d’environ 900 Km2 ; son front de 9 km de large, sa longueur de 60 km et sa hauteur de 50 à 70 mètres.

Les glaciers résultent d’un équilibre subtil entre ce qui les alimentent (l’enneigement principalement) et ce qui provoque leur disparition (rayonnement solaire, vent, humidité de l’air…). La neige des parties hautes se transforme lentement en glace qui s’écoule, tel un fleuve ralenti, vers le fond des vallées. La pression de l’eau du lac et l’érosion de la glace entrainent des détachements de bloc de glace. Le glacier Upsala a ainsi « reculé » de 20 km² en 10 ans.

 

Nous naviguons ensuite vers le glacier Spegazzini dont la superficie est de 137 km² et la hauteur de 135m. Nous pouvons l’approcher en gardant une distance de sécurité d’environ 200 mètres pour être à l’abri en cas de détachements d’icebergs. Certains entendent et voient la chute de petits blocs de glace.

Pique-nique à bord et pour le dessert nous croisons un iceberg d’un bleu intense, type curaçao car il vient juste de se retourner et n’a donc pas été terni par la lumière naturelle. Cette couleur bleue est un effet d’optique dû à la compression de la neige sans bulle d’oxygène.

 

Après le déjeuner nous entrons en collision avec un autre bateau mais sans finir pour autant comme le Titanic, OUF ! Ensuite, lecture pour certains et réflexions intenses pour d’autres avant d’atteindre le clou du spectacle. En effet, pour compenser l’impossibilité d’approcher le glacier Upsala, le capitaine nous conduit jusqu’à la face nord du glacier Perito Moreno, toujours sous la pluie malheureusement. Mais nous le reverrons sous toutes ses coutures le lendemain et par grand soleil donc nous laissons à Virginie et Anne le soin de vous conter son histoire.

 

 

 

Fin de navigation vers 16h15 puis visite de l’estancia « El Galpon del Glaciar » (le hangar du glacier), où nous attend un goûter avec boissons chaudes tout à fait bienvenues.

Marcos, l’administrateur, nous fait ensuite découvrir les activités de cette ferme de 50 000 ha, qui élève 700 moutons mais s’est aussi ouverte au tourisme avec un restaurant et 16 chambres d’hôtel.  Marcos nous explique que 20 à 30 % des agneaux meurent à la naissance. Les autres vivent en moyenne 8 ans. Les moutons possèdent des dents en bas mais seulement des cartilages en haut et deviennent donc incapables de se nourrir quand ils perdent les dents du bas.

Les plus téméraires parmi les vacanciers, Line et Claire, vont ensuite découvrir la faune et la flore en compagnie de Maria José, la guide du domaine, pendant que les plus frileux restent au chaud pour déguster de la liqueur de Calafate. Faisant parties du second groupe, nous ne pouvons vous raconter la balade.

   

Nous assistons après, dans le bâtiment d’origine datant de 1912, à la tonte d’un mouton qui a lieu normalement une fois par an, en décembre, et est indispensable pour éviter la mort de chaud. Une seconde coupe, autour des yeux seulement et aux ciseaux, a lieu en mai sinon les moutons ne voient rien pendant l’hiver et ne peuvent ni manger ni boire. Des études génétiques sont en cours pour essayer d’élaborer une race sans laine sur le visage.

Le lieu de la tonte s’appelle une plage, et pourtant il ne fait pas chaud… La tonte, qui durait autrefois 6-7 mn avec des ciseaux, se déroule actuellement avec une machine type rasoir électrique en 2-3mn. Des équipes spécialisées, appelées « comparsa », et venant du nord du pays, font la tournée des fermes du nord au sud du pays et peuvent tondre jusqu’à 1200 moutons par jour avec 6  machines.

  

Il existe de nombreuses variétés de moutons, environ 400 dans le monde, nous nous abstiendrons donc de vous les détailler… Ici sont élevés pour leur viande principalement des « Corediales », pesant 120 kg en moyenne, et des « Merinos » (80 kg) qui produisent la meilleure laine. Chaque mouton donne 4 à 5 kg de laine (10% de son poids, qui est ensuite transportée en ballot de 200 kg à 1500 km de là pour le lavage. L’Argentine est le troisième pays producteur de laine après l’Australie et la Nouvelle-Zélande.

Nous continuons la journée à l’estancia par un diner à base d’agneau grillé accompagné d’un buffet de crudités et légumes, pour la 1ère fois depuis le début du séjour, YES !

La soirée se finit par un spectacle de danses argentines : Zamba, Chacarera, chamamé, malambo et bombo legüero, les deux dernières étant typiques de Patagonie.

 

 


Virginie P. et Anne, lundi 11 octobre El Calafate et le glacier Perito Moreno

 

Nous quittons l’hôtel avec nos bagages et partons tranquillement vers 9h pour le glacier Perito Moreno, la merveille de l’Argentine. Une des merveilles, devrions-nous dire car trois sites sont classés Patrimoine de l’humanité par  l’Unesco en Argentine : les chutes d’Iguazu, la presqu’île de Valdès avec  ses baleines et le Perito Moreno depuis 1981. Quelle chance nous avons d’en découvrir deux au cours de ce voyage ! Cerise sur le gâteau, les nuages d’hier sont partis et il fait un temps magnifique, tout nous parait différent…

Dans le car, Fernanda nous parle un peu de tout. Cette année le pays a fêté les 200 ans de son indépendance, le 9 juillet. Aujourd’hui c’est un jour férié car on fête le 12 octobre 1492 l’anniversaire de la découverte de l’Amérique. Comme le 12 est un mardi, on déplace le jour de congé à côté d’un jour de weekend pour que les Argentins profitent d’une fin de semaine de 3 jours, c’est la coutume. Un autre jour férié important : 25 mai correspondant à la révolution de mai 1810.

A la sortie de la ville, on passe par une réserve d’oiseaux, au bord du grand lac Argentino, les eaux sont marron près des berges puis bleu vif au plus près du courant, on aperçoit même un iceberg flottant au loin. Il dérive grâce au vent et arrive parfois jusqu’à la ville mais c’est rare, il fond avant la plupart du temps.

Près de la berge, on admire quelques flamants roses qui migrent du Canada en 4 jours et d’autres oiseaux migrateurs. En Argentine, la plupart des oiseaux sont des charognards, même le condor qu’on aperçoit en nombre au dessus de la steppe mais, lui, manque de force pour attraper ses prises, il doit se poser. Cet animal symbolique est protégé car il ne produit qu’un œuf tous les deux ans. Par ici on en verra un certain nombre, en vol calme et planant. Le mâle a une crête rouge. Il y a d’autres oiseaux : caracara, caracho, chimango, aigle balzac (intellectuel sans doute!)…

La baie se remplit d’eau au printemps et en hiver cette partie est entièrement gelée. On peut y patiner et les enfants raffolent de ce lieu pour y jouer au hockey sur glace. Nous roulons comme hier entre la steppe d’un côté et le lac de l’autre. Une petite île appelée solitaire est accessible l’hiver mais protégée. Dessus il n’y a qu’une croix comme signe de protection de la baie et c’est de là que l’on tire les feux d’artifice.

Côté steppe, on entrevoit quelques Guanacos, cousins des lamas descendus des hauteurs car il a neigé toute la journée d’hier. Le Puma est le seul prédateur de la région, il y a aussi des Choiques, de la famille des autruches. Plutôt sympa cette bête, c’est le mâle qui garde les œufs et les petits ou Charitos pendant que les femmes partent faire leur shopping ! On mange les petits, c’est une viande excellente pour ceux qui souffrent de cholestérol, les Argentins en font des élevages et les exportent. On récupère aussi les plumes et les pattes : tout est bon dans le Charito !

On aperçoit des puestos, petites maisons, éloignées de leurs estancias où habite un gaucho et de quoi abriter des moutons. Les propriétés sont en effet très grandes, sur les 80 km du long de la route que nous empruntons, il n’y a que deux propriétés. Anita avec 98 000Ha est la plus grande de la région. Dans la province de Santa Cruz, les propriétés peuvent aller jusqu’à 200 000 Ha mais ici la moyenne est entre 60 à 90 000 Ha. On passe devant la ferme Monte Buenos Aires, d’après le nom de la montagne du dessus, c’est la propriété convoitée par Benetton, très bien placée, entre les bras nord et sud du lac Argentino, près des neiges éternelles (au cas où ils voudraient créer une station de ski) et près des glaciers. Nous entrons dans la péninsule de Magellan  qui sépare le lac Argentino en deux bras, le paysage change. Il y a des petits arbres qui portent les parasites en forme de barbe. Le bras sud du lac a une forme ronde qui entoure la péninsule de Magellan et abrite le parc national los Glaciares.

 

C’est en 1937 qu’a été créé le parc national pour protéger la faune, la flore et les glaciers. Il n’y a pas de moutons mais des cerfs et des renards sauvages. Les branches des arbres qui tombent restent au sol pour créer de l’humus sachant qu’il faut attendre 100 ans pour avoir 1cm d’humus !

C’est une expédition militaire chilienne qui a découvert le glacier au début du 20ème siècle, le territoire étant alors inhabité et complètement vierge. Longtemps la frontière entre les deux pays a été source de discussions et en 1998, un accord a été signé pour délimiter les parties de la calotte glaciaire à chaque pays et donnant le Perito Moreno à l’Argentine : ouf !

Les glaciers se sont formés par les vents venant du Pacifique, à l’ouest, qui ont produit des pluies et des neiges. La neige s’est déposée au dessus des sommets de la calotte glaciaire et des Andes puis s’est transformée en glace. Le Perito Moreno a une superficie de 300 km², équivalente à celle de Buenos Aires. On dit que c’est le plus important même si Upsala est plus grand avec ses 900 km², parce qu’on peut l’atteindre par la terre pour y voir la surface totale du glacier. On dit qu’il est en équilibre c'est-à-dire qu’il avance et recule de 1,50m par jour ou 300m par an : il bouge tout le temps et ne semble pas sensible au réchauffement climatique, contrairement aux autres. La partie qui touche le sol est plus stable, celle du milieu avance plus vite ce qui crée de gigantesques crevasses. On entend des craquements ressemblant à des coups de tonnerre et on dit que le glacier vit. 

Ce phénomène géographique est dû à la situation du glacier, face à la péninsule de Magellan, au milieu des bras sud et nord du lac Argentino. Cette position fait que le glacier pousse ses blocs et, coincé par la terre de la péninsule, crée une barrière de glace naturelle qui bloque le courant de l’eau et fait pression sur les parois en créant des tunnels. Parfois, le tunnel s’écroule, c’est un spectacle recherché mais on ne sait jamais quand il va se produire. Le bras sud du lac ne peut rester fermé trop longtemps car la pression est de plus en plus forte avec le niveau de l’eau qui monte. En 1988, il s’était élevé de 30m au dessus de son niveau, les arbres du bord de l’eau sont morts et n’ont pas repoussé depuis, on voit encore la ligne horizontale faite par l’eau sur toute la berge du bras sud.

A force de pression, le barrage naturel s’est cassé  et une grande masse d’eau a enfin pu s’écouler vers le bras nord. En 2003, le glacier a encore fermé le lac mais seulement pendant un an. Puis les chutes de barrages de glace se sont reproduites régulièrement en 2005 puis en 2007. Elles arrivent plutôt en été, en février ou mars mais en 2008, c’est en juillet qu’il est tombé, en plein hiver. On dit maintenant qu’on ne peut plus rien prévoir et que la glace est devenue capricieuse.

En ce moment le Perito Moreno est en train de se fermer, seulement un filet d’eau coule. Après le tournant appelé le tournant des exclamations : Ahhhhhhh … face à nous, le glacier se découvre brusquement à nos yeux émerveillés et nous apprécions la vue panoramique sur le Perito Moreno. Nous sortons rapidement du car, sous le soleil mais un peu décoiffés par le vent glacé : clic clac les appareils photo sont à l’œuvre.

La hauteur de la paroi s’élève entre 50 et 70m au dessus de l’eau et 130m en dessous. On dit que le glacier fait 2,5km de largeur, 7km de façade et 30km de longueur. La glace qui atteint le lac Argentino aurait entre 200 et 300 ans. A cet endroit le lac est profond de 200m. De nombreux glaciologues viennent du monde entier étudier ce glacier, avec des GPS notamment. Il existe des excursions mini trekking où on peut marcher dessus et l’étudier au plus près. Les expéditions glaciaires se font plus au nord, sur la calotte glaciaire.

Nous poursuivons plus loin et descendons approcher le Perito Moreno par des passerelles bien adaptées pour en avoir une vue panoramique d’encore plus près. C’est immense et grandiose, la lumière du soleil joue avec les différents bleus de la glace, du turquoise au plus foncé et nous assistons à une symphonie de craquements, parfois apercevons un bloc s’effondrer lentement dans les eaux du lac. Nous restons plus d’une heure presque immobiles à admirer ce phénomène, grignoter notre pique nique (sandwiche au jambon-fromage, barre de céréales, pomme et bonbons) et faire une photo de groupe. Fernanda monte sur une barrière pour avoir une vue plongeante sur le glacier, derrière nous.

Fatiha se rend alors compte qu’une de ses belles boucles d’oreille venant de Malaisie a disparu, sans doute lors du premier arrêt panoramique. Nous y repassons plus tard et fouillons le sol des yeux mais en vain. Pauvre boucle toute seule dans le froid, ou dans la poche d’un inconnu… et pauvre Fatiha qui, heureusement se fera vite une raison quand elle recevra une paire de boucles argentines de la part du groupe, le soir même.

Surprise ! Nous reprenons le car et Fernanda nous annonce que l’agence nous offre une nouvelle promenade en bateau mais côté sud. Nous embarquons sur le Victoria Argentina et ce coup ci, Line exige de rester dehors, sur son fauteuil, pendant toute la croisière. Il fait si beau par rapport à hier que nous faisons tout pour apprécier le mieux possible notre chance. On voit bien la chute d’un gros bloc de glace. La balade dure une bonne heure, nous sommes tous fascinés.

 

 

 

 

Nous rentrons ensuite vers El Calafate et disposons d’une petite heure dans la ville pour faire des courses ou flâner avant de diner au restaurant italien Casimiro (soupe au potiron, raviolis… encore et glace) puis repartir vers l’aéroport, direction Trelew. Le vol est prévu à 20h48, nous nous installons en dernier mais 10 d’entre nous sont en première classe, quel confort ! Trois parmi eux accepteront le plateau repas même si c’est encore un sandwich jambon fromage, les couverts sont métalliques et la serviette en tissu. Quelle classe et quels gourmands !

 Nous arrivons vers 22h30 à Trelew, c’est Alicia accompagnée du chauffeur Fabricio qui nous pilotera. Nous avons une heure de route pour gagner le nouvel et immense hôtel Rayentray à Puerto Madryn, face à la baie, vers minuit. Les draps nous semblent bien doux vers 1h du matin quand nous sommes enfin prêtes pour rejoindre Morphée !


Bernard et Yves, mardi 12 octobre dans la péninsule Valdès

 

Labo-rieux, labo-rieux, il est 6h30, notre guide Alicia et notre chauffeur Fabricio nous accueillent.

Notre hôtel se situe à Puerto Madryn où Ghislaine se voyait débarquer en 1865 avec les pionniers gallois, faute d’eau potable, ils émigrèrent près du fleuve Chubut. La ville compte 80 000 habitants (recensement de 1984) et est très touristique, reconnue pour ses excursions de plongée sous-marine, elle possède des activités industrielles (bauxite et aluminium) : usine ALUAR avec ses 3 500 ouvriers.

Nous pénétrons dans la péninsule de Valdèz 3680 km² et nous nous dirigeons à tombeau ouvert. Ghislaine aiguillonne Fabricio : « accélère, accélère » sur une route caillouteuse et poussiéreuse et nous laissons un vaste panache de fumée s’échapper vers la steppe. C’est une vaste étendue de végétations appauvries à cause du manque d’eau et du vent. Seuls des guanacos, moutons, maras arrivent à vivre. Notre chemin passe par Puerto Pyramides entouré à gauche du golfe San José et à sa droite du golfe Nuevo où nous pourrons admirer les baleines franches, tous prêts à 8h sur la plage !

 

C’est dans un immense zodiac que nous prenons la mer : il sera dirigé par le capitaine Rafael. C’est au mois d’avril qu’ont lieu les amours puis les mâles repartent, les femelles et leurs bébés resteront jusqu’en novembre. Ce sont des bêtes tranquilles, curieuses, joueuses, animaux très volumineux : les mâles pèsent jusqu’à 35 tonnes, les femelles jusqu’à 50 tonnes. Les bébés naissent tous les trois ans et la gestation dure 12 mois. Le recensement a été effectué par les autorités du parc national, il en ressort une population de 800 à 850 dans ce golfe.

Les baleines nous régalent d’un spectacle attendrissant, sauts, comportement amical, lente danse avec sa queue, douce approche du bateau. La couleur varie selon l’âge : rose pour les jeunes, blanc pour les adultes et gris pour les plus âgés.

 

 

 

 

 

Ensuite, cap sur Caleta Valdes : le parcours fut agrémenté de la découverte de plusieurs variétés d’animaux tel que le mara ou lièvre de Patagonie, le chioque semblable à une autruche, guanacos, cousins des lamas, moutons.

 

 

 

Au passage, nous admirons les lions de mers ou otaries, des énormes éléphants de mer et quelques phoques

Nous reprenons notre périple sur la presqu’île de Valdès vers la estancia La Elvira où nous savourons un repas pantagruélique composé de mouton complet grillé. Sans attendre davantage, nous partons vers l’estancia privée San Lorenzo Punta Norte pour découvrir à notre grande surprise une colonie de 120 000 couples de pingouins de Magellan.

C’est la période de ponte. Nous voyons chaque couple couvant (entre 35 et 40 jours) précieusement 2 œufs soit sous des buissons ou directement dans une sorte de terrier. Hélas, la survie est difficile car les prédateurs ne manquent pas : goélands, orques, condors, renards, vipères. Chaque année, les couples retrouvent le même nid et repartent vers le Brésil dès le mois d’avril. Nous passons au milieu de la colonie, il est très important de respecter leur intimité et leur mode de vie. Chaque pingouin mesure de 40 à 50 cm et pèse de 3 à 3,5kg. Virginie M. aime et nous propose son dicton du jour : « un petit travailleur vaut mieux qu’un grand fainéant ».

En fin d’après-midi, Alicia nous propose la visite du musée Istmo Carlos Ameghino face à l’île des oiseaux et nous fait découvrir la flore, la faune et l’histoire de la presqu’île de Valdès qui est, par ailleurs, rappelons le, considérée comme patrimoine mondial de l’Unesco.

 

Pour clore cette journée particulièrement enrichissante, Alicia nous lit un texte de Saint-Exupéry où il clame son amour pour la Patagonie et  l’aventure de l’aérospatiale. Il cite notamment la petite île aux oiseaux qui a une forme de chapeau ou de serpent ayant avalé un éléphant. Nous l’apercevons à la tombée du jour, dans le golfe de San José.

 


Denis et Jean-Benoit : mercredi 13 octobre à Buenos Aires

 

Petit sondage matinal : avez-vous bien dormi ?

·        42% oui mais trop court

·        18% moyen et pas assez (23h à 4h45 ça fait peu… et certains ronflent, d’après Denis)

·        22% très bien (en particulier Bernard : le bruit d’aspirateur a enfin cessé dans sa chambre)

·        18% ne se prononcent pas

Nous quittons Puerto Madryn que nous n’avons pas eu le temps de visiter et au passage remarquons que tous les panneaux de la rue A.ROCA ont été recouverts d’une étiquette sur laquelle on lit maintenant  « Asesino ROCA ».

Nous avons un trajet de 57 km pour rejoindre Trelew, ville d’Alicia, notre chère guide, pour prendre l’avion pour Buenos Aires. De nombreux dos d’âne nous réveillent de nos rêveries matinales, le long de la route de petites maisons rouges rappellent les disparus. Pendant un long moment, à cause de travaux et du vent caractéristique de la Patagonie,  nous sommes dans un nuage de poussière et ne voyons même pas le car qui nous précède. Malgré l’heure matinale, la circulation est en effet dense sur ce trajet et il y a de nombreux accidents, une autoroute est en construction ce qui améliorera bien la situation.

En 1886, cette liaison fut la première à être équipée d’un train, grâce à une négociation avec les douanes facilitée par Lewis Jones qui a d’ailleurs donné une partie de son nom à la ville, l’autre partie « Tre » signifiant village en gallois. Ceci a favorisé l’essor économique de la région. Le train devait continuer jusqu’aux Andes. En Argentine il n’y a maintenant plus de trains, ils ont été remplacés depuis les années soixante dix par des bus, en particulier bus de nuit, équipés pour les plus luxueux de sièges couchette. Nous passons devant une petite montagne en cône, symbole des Andes dans cette région plate.

Chubut est une province et un nom de fleuve. C’est un nom indien qui veut dire « eaux transparentes ». Trelew est une ville cosmopolite avec une succession d’évènements dans l’histoire récente :

·        1972 (avant la dictature) : siège de la « pré-dictature ». Des intellectuels, philosophes ou politiciens sont faits prisonniers par le gouvernement de Buenos Aires, parfois sur leur seul nom proche de celui d’une autre personne, emprisonnés à Trelew et exécutés. C’est le « massacre de Trelew »

·        1976 : époque des Malouines, c’est un échec complet contre les Anglais avec 2000 morts argentins. Pendant la dictature, de nombreuses disparitions ont eu lieu. A ce jour, grâce aux grand-mères, on compte 102 enfants enlevés « identifiés »

·        2004 : de nombreux artistes, intellectuels retournent en Europe, certains sont revenus depuis.

Pendant la crise récente on a dit que l’argent des Argentins avait été volé par les banquiers. Cela s’est traduit par une grande inflation caractérisée par des augmentations de prix jusqu’à trois ou quatre fois par jour. Ceci a généré une pauvreté extrême. Depuis, les politiciens ne sont plus crédibles.

Buenos Aires est une ville européenne, la région correspond à une surface équivalente à deux fois la France.

Arrivée à l’aéroport de Trelew, Denis écrit des cartes postales et Josiane son journal tandis que le sauvetage des mineurs Chiliens passe en boucle sur les télés.

Arrivée à Buenos Aires

Notre nouveau guide, Danilo, nous conduit directement à la ville de Tigre, à une vingtaine de km au nord ouest de Buenos Aires, sur le fleuve Parana (3800 km de long) dont le delta a une surface énorme (20 000 km2). Sa couleur brune est due aux sédiments et à l’oxyde de fer transporté depuis le Brésil.

Le nom de Tigre vient de la vision d’un grand félin puissant assimilé à un tigre qu’ont eue les Espagnols lors de leur arrivée. Cette ville est née d’un besoin d’air et d’eau pour les habitants de Buenos Aires (14 millions d’habitants) qui est à 400 km de la mer et à 800 km de la montagne avec une densité allant jusqu’à 4000 habitants/km2 contre 0,8 à El Calafate.  Tigre comporte de nombreuses résidences secondaires mais aussi 7000 habitants permanents dont une bonne partie travaille à la capitale.

Proverbe argentin : « Dieu est partout mais il donne rendez-vous à Buenos Aires » ce qui veut dire que la capitale concentre tout.

Tigre : le développement de cette ville sur l’eau est lié au président Sarmiento (auteur de « el facundo » qui décrit le gaucho comme un rebelle), celui-ci a acheté une maison sur une île et tous les hauts dignitaires ont suivi.

Les Espagnols avaient interdit le commerce en Argentine : les produits passaient par la terre de l’Atlantique vers LIMA au Pérou puis revenaient vers Buenos Aires avec une durée de transport avoisinant trois mois. Cette arrivée des marchandises de l’ouest a favorisé les villes proches du Chili comme Salta, Cordoba aux dépens de la capitale. La première étape vers Lima était San Isidoro que nous visiterons ensuite.

Entre 1810 et 1860 de grandes fortunes se créent en imitant celles développées en France et en Grande Bretagne. La haute société imite Biarritz ou d’autres villes équivalentes et partagent leur temps entre Buenos Aires, Mar del Plata et Biarritz ou Lausanne.

Pendant les périodes Perón et Evita, les classes populaires sont  avantagées car les grandes maisons sont expropriées. Elles deviennent ensuite des sièges pour les syndicats. Tigre devient alors populaire avant de perdre, en 1980, tout intérêt. Enfin, depuis 1990, Tigre a repris sa splendeur et les maisons des îles sont maintenant bien entretenues.

Explications sur l‘éducation : l’Argentine compte actuellement plus d’écoles privées que publiques. Ces dernières ont pour mission première de donner à manger aux enfants par le biais de collectes locales type ‘resto du cœur’. Ces écoles restent même ouvertes pendant les vacances pour assurer cette mission. Un enseignant gagne environ 1800 Pesos ($) soit 350€.

Nous prenons un bateau sympathique, en bois, pour circuler sur les canaux qui séparent les maisons. Celles - ci sont repérées par leur nom (prénom ou nom de famille associé au nom du canal) qui sert d’indicateur pour identifier leur adresse.

Nous passons devant un grand garage à bateaux à moteur ou Guarderilla. Chaque propriétaire y loue un emplacement pour parquer son bateau en hauteur comme sur des lits superposés.

C’est un petit coin de paradis, surtout quand, en été il fait 42°C.  Nous croisons aussi plusieurs promeneurs en aviron, de nombreux clubs permettent à chacun de pratiquer cet exercice de façon simple sur les canaux.

Quand les vents viennent du sud, le niveau de l’eau monte provoquant quelques inondations.

Le canal est essentiel car les maisons n’ont pas d’accès terrestre. Elles coûtent environ 50 000$ avec un petit jardin. Tous les services se font en bateau : éboueurs, épicerie, école, transports. L’électricité est souterraine. Nous dépassons aussi une école publique, la maison de Sarmiento devenue musée et conservée dans une cage de verre.

Dans le bateau nous goûtons d’un café et d’un Alfarore composé de Maizena et de dulche de leche, proche des Polverone italiens.

Ecole Publique

Transport de bois

Les Argentins aiment aussi louer des « Recreos » pour une journée : ils profitent alors du bon air, de l’eau, des baignades et des barbecues.

Déjeuner dans un restaurant au bord de l’eau avec du poisson accompagné d’un bon vin blanc : Cafayaté venant du nord-ouest de l’Argentine.

Arbre originaire et Ceibo

Du fait de la privatisation des postes, envoyer du courrier devient compliqué : il faut trouver les bons timbres correspondant aux bonnes boites : Correo Argentino ou DHL. Comme tout ce qui est officiel passe par la poste il y a beaucoup de monde qui attend.

Tous nos bus sont équipés d’un dispositif particulier associé à chaque roue : nous comprenons maintenant grâce à notre chauffeur que ce système associé à un compresseur permet de regonfler le pneu sur la route quand il est crevé. Les crevaisons quand on est loin de tout sur les pistes ou lors des longues distances ne sont donc plus un vrai problème.

Passage au marché aux fruits : il a été florissant avec également de l’osier, des agrumes et des joncs. Il n’en reste que quelques souvenirs, les autres magasins se sont reconvertis dans des objets en osier ou pour la maison. Pas de marchandage ici comme ailleurs : les Argentins sont trop fiers de leurs marchandises. Au mieux peut on espérer un petit rabais si on le demande de façon polie au commerçant. Les Brésiliens sont actuellement plus riches que les Argentins, ils arrivent et achètent tout : on les appelle les « donne moi deux » car ils achètent les objets par deux.

L’organisation du pays est différente de celle de la France : les provinces ont de vrais gouverneurs et des assemblées. Ils envoient également deux représentants à Buenos Aires qui est souvent en opposition avec elles. Les provinces, en signant un pacte en 1872, se sont regroupées en confédération d’états. Buenos Aires fait exception.

En 2000, les prix ont augmenté de façon considérable entrainant la plus grave crise économique connue par le pays.

Au nord de Buenos Aires, Rosario est devenu un port important.

L’époque de Perón est loin d’avoir été une démocratie. Il a été exilé en 1940 puis est revenu en Argentine en 1973, déjà âgé. Il est mort le 1er juillet 1974 laissant sa femme Isabel présidente.

On rentre à Buenos Aires en traversant la banlieue chic, à San Isidoro. Initialement cette ville était caractéristique d’un trafic au bord du fleuve. C’est devenu ensuite un quartier chic, peuplé de belles maisons pour la bourgeoisie traditionnelle. Les maisons sont immenses et certains habitants plutôt connus (Maradona…)

Dans les rues des orangers ont été plantés par les Argentins. San Isidoro  comprend des rues avec des sortes de platanes appelés Typa. Ils ne perdent leurs feuilles que mi ou fin Août et pour un mois seulement. Nous passons devant la résidence actuelle de la présidente qui, avant, n’était que l’ancienne résidence d’été du président en titre. L’ancienne habitation présidentielle de Buenos Aires, était un symbole lié à Evita Perón. Elle a été détruite pour éviter d’en faire un sanctuaire ce qui fait que les présidents habitent maintenant loin de la capitale. Les aller retours de l’actuelle présidente, Madame Cristina Kirchner, avec Buenos Aires se font en hélicoptère du fait des embouteillages fréquents.

Nous dinons ensuite à l’hôtel et plusieurs groupes font une sortie nocturne et observent qu’un nombre important de SDF s’est installé dans les artères commerçantes avoisinantes. Des enfants de dix ans jouent en pleine rue et nettoient les pare-brises des voitures.

 


 

Patrice (l’Alsacien) et Dominique (le Lorrain), jeudi 14 Octobre Buenos Aires

 

Si on m’avait dit un jour, que je devrais partager ma chambre avec un Alsacien (Lorrain) pendant près de 15 jours et que cela allait se passer si bien, j’aurais fait mienne la fameuse maxime ‘Vous n’aurez pas l’Alsace et la Lorraine’, maxime qui, comme vous le savez tous, date de 2 heures moins le ¼ avant Jésus Christ (Comprenne qui pourra).

Venons-en à notre récit homérique, gargantuesque, dantesque... Calme toi, Patrice, tu t’enflammes, il faut en garder pour la suite. Une soucoupe volante - sous la forme d’une carte d'accès à la chambre – envoyée par Cédric a failli décapiter Odile. La journée commence sous de bons auspices. Je ne croyais pas si bien dire, la pluie arrive 5 mn avant le bus. Nous traversons le quartier de la Recoleta, essentiellement constitué de maisons et d'hôtels particuliers de la fin du XIX ème siècle. C'est une des parties la plus huppée de Buenos Aires.

Nous passons, à côté de l'Université de Droit, d'un monument en forme de grande fleur métallique dont les pétales se referment la nuit, offerte par l'architecte argentin Eduardo Catalano à l'Etat argentin pour le remercier de ce que le service public lui avait apporté. Nous pouvons également apercevoir un superbe bâtiment de style français qui héberge l'Institut National San Martin, héros de la patrie argentine, mort en France.

Notre périple nous amène dans le quartier Palermo (quartier des ambassades et des affaires) et l'immense parc constitué d'une très belle roseraie, d'un jardin japonais, d'un superbe parc anglais, qui ressemble à Central Park. Un monument offert par les Espagnols pour le 100 ème anniversaire de l'indépendance de l'Argentine qui, pour ne froisser personne, parle simplement d'un patrimoine commun aux deux pays : la langue.

Décidément ce parc est immense (bon, à peine plus grand que l'Orangerie de Strasbourg) avec ses promeneurs de chiens qui se coltinent, contre rémunération, de 10 à 20 chiens qu'ils vont plus ou moins laisser gambader selon la longueur de la laisse.

(Photo Denis R.)

Petit arrêt pipi, pendant lequel le chauffeur prépare gentiment  le fameux maté à quelques-uns d'entre nous. Cette boisson emblématique de l'Argentine qui provient des indiens Garamides est faite à base de feuilles d'une plante de la famille du houx et est consommée dans une calebasse avec une bombilla (paille en métal). Il se boit en famille et la calebasse passe de main en main. Ce breuvage a même été un symbole de résistance, quand il a été interdit par les Espagnols alors qu'à l’origine, le maté avait été adopté par les premiers Jésuites par respect vis à vis des Indiens. On lui prête plein de vertus : contenant de la vitamine C, produit diurétique ou encore bon pour la dentition.

Nous avons à peine repris la route qu'un prochain arrêt nous fait jouer les touristes de station service dont on se moque sur le bord des autoroutes pendant les vacances estivales lorsqu'on les voit dépenser leurs deniers dans l'achat de souvenirs et nous trouvons tous une bonne justification (dépenser les derniers pesos, souvenir original, travail artisanal...) pour libérer notre conscience de consommateur.

Pendant le reste du trajet qui doit nous amener dans l'estancia Don Silvano située dans la pampa humide (de 800 à 1000 mm de pluie par an), Danilo nous explique que cette partie du pays est constituée de plantations de soja et de maïs de 300 à 500 ha, situées sur des terres riches et avec un climat, qui permet deux récoltes de blé par an. On élève environ un bovin par ha dans ce pays dont la consommation de viande est de 72 kg/an/personne (20 kg en France).

 

On est accueilli par le sosie de Pavarotti qui nous sert un petit verre de l'amitié avec une empanada (galette fourrée à la viande). Un petit tour de calèche nous ouvre définitivement l'appétit.

Après nous être installés dans la salle de restauration, notre hôte nous fait faire un tour d'horizon du folklore argentin avec entrain et non sans talent. Viennent ensuite des chants dans diverses langues adaptées à tous les visiteurs : anglais, suédois, brésiliens, français et même chinois.

Mais le suspense est insoutenable. : aurons nous du steak après le boudin, la saucisse, le poulet ? Nos 'viandosores', Josiane et Florence sont sur les charbons ardents. Yes, yes, yes les steaks arrivent et les flashes crépitent.

Le spectacle se termine avec un avant goût du spectacle de tango, programmé le soir, dans un rythme dynamique et entraînant. Les danseurs sollicitent les convives. Yves ne tarde pas à emballer une belle brésilienne, tandis que Ghislaine s'encanaille avec Javier, notre charmant chauffeur.

Pour nous remettre de nos émotions et surtout pour favoriser la digestion après ce repas qui a été tout sauf frugal, nous sortons assister à une démonstration de gauchos qui nous montrent leur adresse à partir de divers exercices :

Avant de quitter la propriété, on se fait offrir un maté et quelques pâtisseries locales avec le grand sourire (commercial ?) d'un gaucho que Florence apprécie tout particulièrement.

Sur le retour, une discussion s'engage avec Danilo, qui nous explique l'importance de l'agriculture dans le P.I.B. argentin. La viande et le soja sont cotés à la bourse de Buenos Aires comme les actions des sociétés, le dollar ou l'euro.

Cette économie est basée sur le personnage incontournable de la pampa : le gaucho. Définition originaire de Wikipédia : l'étymologie de ce terme aurait pour origine la langue quechua "huacchu" (orphelin, solitaire), ou du caló (gitan, bohémien espagnol) gaucho (paysan, amante).

Notre guide nous indique que la signification primaire signifie bâtard. Ce jour, c'est un ouvrier agricole qui travaille pour un propriétaire envers lequel il fait preuve en général d'une grande fidélité. Cette association représente en Argentine une force politique non négligeable qui n'est pas toujours bien vue du gouvernement. Cette situation amène souvent des tensions entre la capitale et la campagne qui représente 21 % de la population.

 

Apéro – Danse au bar de l’hôtel

Au retour à l'hôtel, tout le monde se met sur son 31 pour la sortie prévue dans un restaurant où après le repas, nous assisterons à un spectacle de Tango. Avant de partir, nous profitons au bar de l’apéro gratuit et d’un instant musical de jazz avec deux jeunes, l’un au piano, l’autre au saxo. Certains poussent les fauteuils et dansent au grand plaisir de nos musiciens qui n’ont jamais vu cela !

Pour revenir au tango qui reste LA danse de l’Argentine, quelques précisions : elle est venue des bas-fonds et de la mixité des cultures. Elle exprime la tristesse et la dureté de la vie. Avec ses accents à la fois nostalgiques, sensuels, dramatiques et kitsch, le tango reflète l'âme de l'Argentine. Il a été dansé au début du siècle dernier entre hommes ou avec les prostitué(e)s. Après avoir été adopté par les étudiants, le tango vit des années fastes, entre les années 40 et 60. Un des plus célèbres chanteurs, Carlos Gardel, d'origine française avec sa superbe voix, a beaucoup contribué à son essor. Sa mort prématurée a eu un impact en Argentine à l'image de la disparition précoce d'un James Dean aux Etats Unis ou d'un  Claude François chez nous.

Le restaurant El Querandi où nous nous rendons, est un endroit original datant de 1920. En fermant les yeux, on imagine très bien que quelques danseuses en robe droite, une coupe mi-longue, un bandeau dans les cheveux vont venir nous interpréter un charleston endiablé. Il est vrai que ce qui va suivre au niveau du spectacle sera de toute première classe. Même si nous n'avons pas de référence en la matière, ce que les artistes nous ont présenté était de grande qualité dans un rythme soutenu, varié avec des artistes – musiciens, danseurs, chanteurs- qui nous ont enchantés pendant cette soirée. Nous sommes sortis de là avec des étoiles plein les yeux et peut être quelques larmes à l'idée de déjà quitter ce pays où l'accueil fut si chaleureux.

         

  

 

Nous avons tous les deux – le Lorrain et l'Alsacien – passé un très bon moment dans un groupe, qui, malgré sa diversité s'était mis à l'heure argentine et qui affiche une réalité quotidienne : vivons bien ensemble !


 

Virginie et Anne, vendredi 15 Octobre Buenos Aires puis Paris Roissy

 

C’est notre dernier matin, nous faisons la grasse matinée et quittons tous l’hôtel vers 9h après un dernier petit déjeuner, valises et chambres fermées.

Notre avion ne part que vers 17h et nous avons une matinée de libre. Quatre garçons fous de foot, Cédric, Patrice, Bruno et Dominique partent en taxi rejoindre le stade de la Boca, visiter le musée du foot et fouler la pelouse où Maradona s’est entrainé. Une photo d’eux quatre brandissant différentes coupes, dont la coupe du monde, circulera par la suite sous les sifflets d’admiration du groupe.

 

Le reste du groupe préfère gagner la fameuse rue piétonne Florida, fort empruntée, à quelques pâtés de maison de notre hôtel El Conquistador, à Suipacha.

 

Promenade dans le quartier de l’hôtel et place San Martin

 

Vitrine spéciale rose des Incas   et visite du centre culturel Borgès

Nous nous donnons rendez vous au centre culturel Borgès, abrité dans le grand centre commercial Pacifico aux enseignes luxueuses. Sur trois niveaux, nous pouvons visiter des expositions de photos et de peintures plus ou moins glauques. Une expo japonaise sur les conséquences d’Hiroshima nous a fait frémir d’horreur et nous avons vite poursuivi notre route, léché les vitrines et effectué nos derniers achats.

A midi, nous nous sommes tous retrouvés à l’hôtel pour un dernier déjeuner argentin et délicieux offert par l’agence. Pour une fois les végétariennes auront autre chose que des pâtes ou des raviolis ! Enfin des légumes : le voyage se termine en beauté pour nos papilles dans ce pays de carnivores !

Dans le car qui nous amène à l’aéroport, Ghislaine nous questionne sur notre ressenti : l’impression générale est extrêmement favorable et positive, la visite des glaciers et la découverte du Perito Moreno semble remporter la préférence, suivie de près par les pingouins et les baleines. Mais la découverte de Buenos Aires, des différents quartiers de la ville et les deux repas dans les estancias, bœuf ou mouton laissent de super souvenirs  à tout le monde. Pendant que nous y sommes, nous nous évaluons tous les uns les autres : aucun problème, tout le monde a été beau, tout le monde a été gentil !

C’est vrai que le groupe a vécu de manière homogène et qu’aucune ombre n’est venue entacher les relations entre nous. Nous remercions Danilo pour son français parfait et la transmission de ses connaissances, politiques notamment sans oublier Javier, notre chauffeur préféré et fort attentionné !

Danilo en profite pour nous donner quelques conseils pour poursuivre la découverte de l’Argentine : plutôt au nord – est du pays avec les chutes d’Iguazu, incontournables ; Salta aux grandes étendues sauvages ; Cafayatte ; Terra de Ibera encore peu connue mais proche des Indiens rescapés.

A l’aéroport, nous sommes pris en charge par les équipes d’Air France, nous nous sentons déjà un peu chez nous. Une des hôtesses, charmante et souriante est même alsacienne… non, pas lorraine, attention, il ne faut pas confondre ! Dominique jubile à côté de Patrice. Et c’est parti pour 13h de vol, avec champagne pour apéro (enfin pour ceux qui le veulent, Line restera à l’eau) et films ou musique à volonté.

Arrivés à l’heure à Roissy malgré les différents mouvements de grève liés à la réforme des retraites, le groupe s’éparpille et se disperse tel un vol d’étourneaux : chacun retrouve sa correspondance, ses proches ou son taxi. On s’est à peine dit au revoir… on le dit ici dans le journal et à bientôt pour de prochaines aventures !

 

 

 

 

 


Historique de l’Argentine

Époque précoloniale

Un grand nombre de tribus indiennes peuplait l'Argentine avant la conquête espagnole (Diaguitas, Pampas, Tehuelches, Tobas, Matacos, Onas…)

 

Colonisation espagnole 

En 1516, l'espagnol Díaz de Solís découvrit le Rio de La Plata. Le pays est colonisé entre le XVIè et le XVIIè siècles par les Espagnols.

SCN 1996b

 

Indépendance et dictature de Rosas

 Dès 1810 avec la Révolution de Mai (25 mai 1810) les Argentins deviennent indépendants de fait. En 1813 le gouvernement brûle en place publique les instruments de torture et déclare l'abolition de l'esclavage.

L'indépendance déclarée le 9 juillet 1816 (Congreso dans la ville de San Miguel de Tucumán) n'est que la conséquence juridique venant entériner ce qui est déjà une réalité.

La constitution sera proclamée en 1853, après la fin de la dictature de Juan Manuel de Rosas.

 

Dictatures du XXe siècle, l’ère militaire en Argentine.

L’année 1930 marque le début d’une nouvelle étape en Argentine entre 1930 et 1976, celle de l’ère militaire. C’est à partir de cette époque que les forces armées s’éloignent de leurs fonctions initiales de la protection de la sécurité et des intérêts de l’Etat et de sa population pour s’imposer comme acteur politique du système argentin.

Le 6 décembre 1930, José Félix Uriburu renverse le gouvernement constitutionnel, c’est le début d’une série de six coups d’Etat qui ne prendra fin qu’avec le gouvernement militaire de 1976. Ces renversements consécutifs du pouvoir témoignèrent de l’influence militaire en Argentine et illustrèrent aussi le soutien d’une partie de la société civile ainsi que la collaboration d’autres forces armées.

 

Les présidences se succèdent entre 1930 et 1983, mais sur seize présidents, onze sont des militaires et plusieurs sont « présidents de facto » (par opposition à président élu).

 

Le deuxième coup d’Etat marque l’arrivée de Juan Domingo Perón au pouvoir, il devient vice-président en 1945. Sa popularité ne cesse de croître tout comme l’inquiétude de ses adversaires et de l’ambassade américaine. Cela conduit finalement vers son arrestation le 9 octobre 1945 et son emprisonnement sur l’île Martin Garcia. Les importantes manifestations qui suivirent aboutirent à sa libération le 17 octobre mais surtout à la naissance du Péronisme.  Perón  est élu président en 1946, il mènera une politique populiste et autoritaire. Sa deuxième femme Eva Duarte de Perón, surnommée Evita était très populaire pour son engagement auprès des pauvres et contribua à l’engouement péroniste qui suivra, mais elle mourut en 1952.

 

Eva Duarte et Juan Domingo Perón

L''Argentine devient, vers 1950, la neuvième puissance économique mondiale. Au début des années 1950, le leader populiste va être amené à pratiquer l'autoritarisme pour continuer à contrôler l'État et le pays alors que sa deuxième femme, Eva, n'est plus là pour galvaniser la population. En 1955, un coup d'État le chasse du pouvoir.  L'Argentine entre dans une période d'instabilité à la fois économique et politique. 

 En 1966 a lieu le coup d'État du général Ongania. Ce dernier, partisan de la manière forte, va mettre en place un régime bureaucratique et autoritaire qu’il auto proclame « Révolution argentine ». Le Parlement et les partis politiques sont dissous et les protestations sont combattues avec violence.

Le mécontentement et les insurrections urbaines (puebladas) se multiplient à travers le pays et plusieurs groupes armés, souvent liés à la jeunesse péroniste : les Forces armées de libération (FAL), les Forces armées révolutionnaires (FAR), les Forces armées péronistes (FAP), l’Armée révolutionnaire du peuple (ARP) … Ces groupes sont nombreux et forment progressivement un mouvement de masse du péronisme et représente la base des guérillas qui seront combattues sous la dictature 1976-1983. La situation s'aggrave jusqu'à l'année 1969, quand éclate le célèbre Cordobazo (une explosion de violence spontanée durant laquelle les ouvriers et les étudiants seront les principaux protagonistes). C'est la première pueblada  (il y en aura bien d'autres dans tout le pays) : la population s'attaque aux symboles du pouvoir autoritaire (police...) mais aussi à ceux des multinationales étrangères.

Après le retour du général Perón en 1973, qui se solde par le massacre d'Ezeiza (affrontements entre la gauche et la droite péroniste), le pays s'enfonce dans une « guerre sale », qui commence, dans la province de Tucuman, dès l'Opération Indépendance, qui impliquait l'enlèvement de dissidents politiques et leurs séjours dans des centres de détention clandestins, où ils étaient torturés. La très grande majorité n'y a pas survécu.

Perón meurt le 1er juillet 1974 et sa 3è femme Isabel devient présidente.

En mars 1976, un coup d'État dirigé par une junte de militaires (Jorge Videla, etc.) renverse Isabel Perón. On estime que la « guerre sale » a fait environ 30 000 victimes, dans la majorité des disparus, sans compter les milliers d'exilés.

 

Guerre des Malouines et transition démocratique

Afin de relancer sa popularité, la junte de Buenos Aires, dirigée depuis décembre 1981 par Leopoldo Galtieri, l’un des plus « durs », décide d’envahir les îles Malouines en 1982, provoquant ainsi la guerre des Malouines contre le Royaume-Uni, alors dirigé par Margaret Thatcher. La défaite lors de    cette guerreprécipite la chute du régime et une lente transition démocratique.

Raul Alfonsin (1983-1989) fut le symbole même du retour à la démocratie en République argentine. Il nomme en même temps une commission nationale sur la disparition des personnes et en choisit les membres. Aux yeux du monde éclate la cruauté des crimes de la junte militaire argentine : quelques 10 000 personnes torturées puis exécutées clandestinement.

Depuis lors, plusieurs présidents se sont succédé : Carlos Menem (1989-1999), Fernando de la Rúa (1999-2001).  

 

La décennie Menem

Elle est marquée par une libéralisation de l'économie menant à la modernisation de la plus grande partie du pays, à l'enrichissement d'une part importante de la population, mais aussi à l'apparition de groupes contestataires, les Piqueteros, qui deviendront célèbres après la crise économique de la fin des années 1990.  

 

Crise de 2001 :

Provoquée par une fuite de capitaux massive pendant les mois d'août, septembre et octobre, la crise est partiellement jugulée par un contrôle drastique des dépôts bancaires, appelé Corralito, basé sur l'obligation d'effectuer toutes les opérations financières à travers les banques et la restriction des retraits d'argent en numéraire.

En dix jours, quatre présidents se succèdent (Camaño, Rodriguez Saa, Puerta, Duhalde), le gouvernement argentin se déclare en état de cessation de paiement.

Eduardo Duhalde demeure président de l'Argentine entre janvier 2002 et mai 2003 où il met fin à la parité entre le peso argentin et le dollar américain et met en place un plan économique productiviste. Il appelle à des élections présidentielles anticipées en avril 2003 où il soutient le candidat péroniste de centre gauche Nestor Kirchner. Ce dernier est élu par défaut suite au retrait de Carlos Menem au second tour. Ce retrait était lié aux annonces médiatisées de corruption, trafic d’armes et enrichissement personnel de Menem qui a préféré se retirer plutôt que d’affronter le résultat des urnes.

 

 

L’ère Kirchner

Nestor Kirchner exerce la fonction de président de la République argentine de 2003 à 2007. Il renégocie la dette du pays en 2005 (en fait, il refuse le remboursement de trois quarts des 100 milliards de dollars de dette extérieure). Il gèle les tarifs énergétiques et du transport et taxe très fortement les importations, il relance l’activité économique (+ 50 % en cinq ans) soutenue par les dépenses publiques et double la masse salariale (de 2003 à 2007)

Le couple Kirchner: une présidente élue, un président sortant (Reuters)

Le pays est cependant isolé, seul le Venezuela d’Hugo Chavez acceptant de lui consentir des prêts (5 milliards de dollars en 2007).

Son épouse, Cristina Fernández de Kirchner, élue au premier tour le 28 octobre 2007 lui succède le 10 décembre 2007. En 2008 la présidente est confrontée à un lourd conflit social l'opposant aux agriculteurs et relatif, notamment, au niveau des taxes sur les exportations de soja. Les agriculteurs argentins ont engagé une grève d'ampleur de commercialisation des céréales.

L’économie du pays aujourd’hui
Depuis 2002 le  pays affiche une croissance spectaculaire, notamment grâce à l’essor du tourisme (8,5% par an en moyenne, un peu ralentie en 2008) et à la production de produits céréaliers, vin, viande bovine, laine. En février 2005, Nestor Kirchner a renégocié la dette publique, assainissant ainsi les finances de la nation et remboursé par anticipation 10 milliards de dollars au FMI.

Si l’on a pu parler de « miracle argentin » au vu des potentialités et ressources exceptionnelles de ce pays, tous les problèmes n’ont pas été résolus. La situation sociale est très dégradée et, même s’il ne cesse de baisser, le taux de chômage frôle encore 10% fin 2008. Près d’un tiers de la population vit en dessous du seuil de pauvreté (13,20 % d’après une étude INDEC parue au 2è semestre 2009, soit plus de 5 millions de personnes) et plus d’un million de personnes subsistaient avec une allocation mensuelle de 50 dollars. Toujours d’après l’INDEC, 10 % des plus riches gagnent en moyenne 21,7 fois plus que les 10 % les plus pauvres. A titre de comparaison, les 10 % des Français les plus riches ont un niveau de vie, en moyenne, 6,75 fois plus élevé que les 10 % les plus pauvres (INSEE, 2006).

 

Les prochaines élections démocratiques sont en octobre 2011 pour 4 ans, deux anciens présidents semblent vouloir se présenter, Duhalde et Nestor Kirchner qui, malheureusement, vient de mourir brusquement fin octobre 2010. Cristina, son épouse, reprendra sans doute le flambeau. Le peuple argentin semble dans l’expectative, bien conscient que le couple Kirchner et leur entourage se sont notablement enrichis et qu’ils disposent toujours d’une forte capacité à étouffer les voix des opposants dans le pays.

Notons avec intérêt que Diego Maradona a très récemment (7 octobre 2010) demandé que le prix Nobel de la paix soit décerné aux Grands-mères de la place de mai !

 


Programme initial (pour information)

 

1er jour : Paris / Buenos Aires

Rendez-vous à l’aéroport avec votre correspondant Astours. Assistance aux formalités d’enregistrement et d’embarquement. Envol vers 23h20 pour Buenos Aires sur vol régulier (nuit à bord).

 

2ème jour : Buenos-Aires

Petit déjeuner à bord.

A votre arrivée, accueil par notre correspondant local et transfert à votre hôtel.

Départ pour un tour d’orientation du centre-ville : Tout d’abord ses principales avenues : la 9 de Julio, l’avenue la plus large du monde, l’avenue Corrientes avec ses nombreux théâtres, cinémas, librairies et restaurants et l’avenue de Mayo, à l’influence espagnole et spécialement galicienne. Sur l’avenue 9 de Julio se trouvent l’Obélisque avec ses 65 mètres de haut, épicentre d’une étoile d’avenues importantes, et le  théâtre Colón, construit 1936 : l’un des joyaux de l’architecture argentine.

Arrêt à la Place de Mayo où, face à la Maison Rose, qui est l’actuel Palais du Gouvernement, se réunissent tous les jeudis les mères qui ont perdu leurs enfants sous la dernière dictature.

En fin de matinée, continuation vers la zone côtière de Puerto Madero.

Déjeuner Asado ( viandes grillées ) dans un restaurant traditionnel.

Vous découvrirez La Boca, premier port de la ville et premier refuge de la grande majorité des immigrés. L’immigration la plus importante fut italienne entre 1880 et 1930. L’un des principaux centres d’intérêt de La Boca est la rue “Caminito”, où vous pourrez découvrir de nombreuses petites maisons humbles mais colorées, construites avec les matérieux récupérés des bateaux.

Nous terminerons la journée avec la visite de l’élégant quartier de la Recoleta avec l’église  Nuestra Senora del Pilar et son cimetière où repose  Evita Peron. Le cimetière de La Recoleta regroupe les tombeaux des familles les plus riches et les plus célèbres de Buenos Aires. Depuis son inauguration, en 1882, la nécropole est devenue un véritable musée à ciel ouvert consacré à l’histoire politique du pays.

Dîner et nuit à l’hôtel.

 

3ème jour : Buenos-Aires / San Carlos de Bariloche

Petit déjeuner argentin

Transfert à l’aéroport national en début de matinée et envol à 9h40 sur le vol AR2682 à destination de San Carlos de Bariloche. Arrivée à 12h00.

Située au pied des Andes, elle est le chef-lieu du département de Bariloche.

La région de Bariloche, surnommée la "Suisse Argentine" par les argentins, est réputée pour ses paysages de lacs et montagnes, ses fabriques de chocolat, son centre de ski (un des plus anciens et des plus étendus d'Amérique du Sud) et ses cours d'eau riches en truites et saumons.

Installation à votre hôtel.

Déjeuner dans un restaurant local.

Après-midi consacré à la découverte pédestre de Bariloche avec son imposant Centro Cívico, construit dans un style alpin, qui abrite une bibliothèque, un théâtre, l'édifice de la Mairie avec sa tour à horloge et notamment le Musée de Paléontologie, qui recèle une grande variété de fossiles préhistoriques et de reptiles. Citons également la cathédrale de San Carlos de Bariloche où tous les ans se tiennent des concerts classiques.

Dîner et nuit à l’hôtel

 

 

4ème jour : San Carlos de Bariloche

Petit déjeuner argentin

Découverte du Parc National Nahuel Huapi, conçu pour préserver la faune et la flore locales. Plus ancien des parcs nationaux argentins, il est aussi le plus connu et le plus visité. Originellement crée à la suite d’une donation de Francisco Perito Moreno, en 1903, il couvre 750 000 ha, dont 130 km sont frontaliers avec le Chili. Le sommet le plus élevé est le Mont Tronador (3 478 m), un volcan éteint surnommé ainsi en raison du bruit que provoquent les avalanches de glace sur ses pentes.

Déjeuner pendant l’excursion

Continuation par la découverte de la péninsule de Llao Llao, en passant par l’Avenida Bustillo, où vous visiterez la très belle chapelle de San Eduardo.

Retour à votre hôtel en fin d’après-midi

Dîner et nuit à l’hôtel

 

5ème jour : Puerto Madryn / Trelew / El Calafate

Petit-déjeuner argentin.

Début de matinée libre pour profiter des alentours de l'hôtel.

Déjeuner dans un restaurant local vers 11h00.

Transfert à l’aéroport et envol pour El Calafate à 12h55 sur le vol AR1692.

Accueil à l’arrivée à 14h40 et transfert vers votre hôtel.

Départ pour la visite du glacier « Perito Moreno » situé dans le Parc National de los Glaciares. Dans ce parc a lieu un remarquable phénomène naturel : de vastes étendues de neige et de glaces éternelles couvrent certaines parties de la Cordillère et se déversent dans les lacs.

C'est le glacier Perito Moreno qui propose le spectacle le plus surprenant. Son front, haut de 60 mètres, s'étend sur 4 Kilomètres le long du lac. Cette scène prodigieuse se dynamise lorsque le front de glace séparant deux bras du lac, poussé par les eaux, se casse en gros glaçons qui s'effondrent avec fracas. On peut apercevoir les grandes falaises de glace depuis un mirador, avec l'impression fantastique du mouvement continu de ces glaces.

Retour sur El Calafate.

Dîner et nuit à l’hôtel.

 

6ème jour : El Calafate / Glaciers Upsala, Spegazzini et Perito Moreno face nord  / El Calafate

Petit-déjeuner argentin.

Départ matinal vers le port de Punta Bandera et embarquement à bord d’un bateau.

Navigation sur le Lago Argentino, le troisième plus grand lac d'Amérique du Sud et dont une partie se trouve dans le Parc National de Los Glaciares, créé en 1937, dans le but de conserver et de préserver les espaces naturels.

Passage de la Boca del Diablo, c'est l'endroit le plus étroit du lac. Après environ 2 heures de navigation, arrivée face au glacier Upsala. Ce glacier connaît un important recul depuis ces dix dernières années, mais il reste le plus grand non seulement du Parc National, mais aussi le plus long d'Amérique du Sud.

Déjeuner panier repas.

Continuation de la navigation pour décourvrir les glaciers Spégazzini et Perito Moreno face nord.

Retour en bus pour El Calafate.

Dîner et nuit à l’hôtel.

 

7ème jour : El Calafate / Lago Roca / Trelew / Puerto Madryn

Petit-déjeuner argentin.

Départ pour le Lago Roca. Le long du trajet, nous aurons peut-être la chance d’apercevoir un condor ou un aigle guettant leur repas.

Les paysages sont magnifiques avec le contraste de la plaine verte, le lac et les cimes enneigées. Par beau temps, le Perito Moreno est en toile de fond. Avant d’arriver au lac  Roca nous apercevrons quelques peintures rupestres à l’entrée du Parc. Promenade à pied le long du lac et temps libre pour apprécier cette nature sans aucune pollution !

Retour à El Calafate.

Déjeuner dans un restaurant local.

Transfert à l’aéroport et envol vers Trelew à 12h21 sur le vol AR1875.

Accueil à l’arrivée à 13h53 et route vers Puerto Madryn, située au bord de l'océan. C’est l’un des ports les plus importants de l'Argentine, qui vit de la production d'aluminium, de la pêche et du tourisme.

Installation à votre hôtel.

Dîner et nuit à l’hôtel.

 

8ème jour : Puerto Madryn / Péninsule de Valdes / Puerto Madryn

Petit-déjeuner argentin.

Découverte de la Péninsule de Valdes. La réserve Isla de los pajaros compte des milliers d’oiseaux marins tels que cormorans, mouettes cuisinières et goélands. À Punta Pyramides, on découvre une colonie de 1500 phoques qui s'y reproduisent et c'est également un des points d'observation des baleines.

Pendant les mois de mai, juin et juillet des baleines franches arrivent de l’océan pour se réfugier dans les golfes de la presqu’île Valdez où elles mettront bas.

Promenade en mer pour observer les baleines.

Déjeuner de mouton dans une estancia.

La réserve de Punta Delgada est le refuge d'éléphants marins et la Caleta Valdes une étroite langue de terre qui sépare la mer ouverte d’une lagune marine et dont les côtes sont occupées par des phoques et des éléphants marins qui s’y rassemblent avec la présence des guanacos, maras et nandous arrivés avec la marée basse aux îles intérieures.

Retour vers Puerto Madryn.

Dîner et nuit à l’hôtel.

 

9ème jour : Puerto Madryn / Punta Tombo / Puerto Madryn

Petit déjeuner argentin.

Départ pour la réserve de Punta Tombo, paradis des cormorans et  plus grande concentration continentale de manchots en dehors de l'Antarctique : les Pingouins de Magellan peuvent se retrouver  à plus d’un million en saison.

Déjeuner panier repas.

Retour vers Trelew et visite du Musée de Paléontologie : Vous y découvrirez de nombreux vestiges et ossements des dinosaures qui ont peuplé cette région à l’ère paléozoïque.

Continuation vers Puerto Madryn.

Dîner et nuit à l’hôtel.

 

10ème jour : Puero Madryn / Trelew / Buenos-Aires

Petit-déjeuner argentin.

Transfert à l’aéroport de Trelew et envol vers Buenos Aires à 8h45 sur le vol AR1863.

Accueil à l’arrivée à 10h35 et départ pour une promenade en bateau dans le delta du Tigre situé à environ 40 km de Buenos Aires. La région du Tigre, sur le delta du fleuve Paraná, est une zone qui a ses propres cultures : la terre y est enrichie des limons qui donnent aux eaux sa couleur brune. Au Puerto de Frutos, vous trouverez des produits locaux et artisanaux : des fruits frais, des confitures maisons, et des meubles ou objets de bambou qui sont la spécialité du lieu.

Déjeuner au restaurant.

Navigation sur les affluents du fleuve : Le delta est parsemé d’îles et de presqu’îles dont certaines ne sont accessibles qu’en bateau. La population y est variée et l’on y trouve aussi bien des bâtisses qui supposent d’importants revenus que d’humbles maisonnettes.

Retour à Buenos Aires et installation votre hôtel.

Dîner et nuit à l’hôtel.

 

11ème jour : Buenos-Aires

Petit-déjeuner argentin.

Départ pour une journée d’excursion dans une authentique Estancia, ferme typique argentine. Vous découvrez l'ambiance "paysanne" et les coutumes des gauchos de la Pampa au son d’un spectacle de musique et danses argentines.

Déjeuner Asado à l'estancia.

Si le temps le permet, vous pourrez assister aux jeux gauchesques en plein air. A dos de cheval, les gauchos tentent d'attraper en plein galop un anneau fixé à un poteau au dessus d'eux.

Retour à Buenos-Aires en fin d’après-midi.

Dîner spectacle de tango ( boissons incluses ) dans un cabaret typique.

Nuit à l’hôtel.

 

12ème jour : Buenos-Aires / Paris

Petit-déjeuner argentin.

Journée et repas libres pour profiter de l’exceptionnelle situation de l’hôtel, à deux pas de l’Avenida Florida, l’une des plus belles artères commerçantes de Buenos Aires.

C’est autour de l’Avenida Florida que les Porteños effectuent la plupart de leurs achats. Les petites boutiques s’alignent de part et d’autre de galeries marchandes qui débouchent sur les rues parallèles. Elles proposent du prêt-à-porter, des jouets, des souvenirs et des vêtements de cuir très bon marché. La Galería Pacífica, qui relie la Calle Viamonte à l’Avenida Córdoba, compte parmi les plus célèbres du quartier. L’entrée se trouve au centre d’un bel immeuble fin de siècle italien ; que son dôme peint d’une fresque a sauvé de la démolition. Les peintures sont l’œuvre d’artistes argentins : Castignano, Urruchua, Bern, Spilimbergo et Colmeiro.

En fin de journée, transfert à l’aéroport international de Buenos-Aires.

Assistance aux formalités d’enregistrement et d’embarquement.

Envol pour Paris sur vol régulier Air France (dîner et nuit à bord).

 

13ème jour : Paris

Petit déjeuner à bord.

Arrivée à Paris en fin de matinée.

  

 

~ Fin ~